APPRENDRE L'ESSENTIEL !
Ce que la vie m'a appris
"Je devrais plutôt tenter de dire ce que les rencontres, les séparations, les découvertes,
les éblouissements comme les désespérances m’ont appris dans le sens de me découvrir,
de me construire, d’influencer le déroulement de mon existence.
J’ai ainsi appris que la vie n’est faite que de rencontres et de séparations et qu’il nous appartient
de les vivre en acceptant de nous responsabiliser face à chacune.
J’ai appris encore qu’il y a toujours une part d’imprévisible dans le déroulement des jours et
donc qu’il m’appartenait de savoir accueillir les cadeaux inouïs ou les blessures qui peuvent
surgir dans l’immensité d’un jour.
J’ai appris bien sûr à vivre au présent, à entrer de plain-pied dans l’instant, à ne pas rester
enfermé dans mon passé ou me laisser envahir par des projections sur un futur trop chimérique.
J’ai appris tardivement à remercier, chaque matin, la Vie d’être présente en moi et autour de
moi, à l’honorer chaque fois que cela m’est possible, à la respecter en toute occasion, à la
dynamiser avec mes ressources et mes limites.
J’ai appris difficilement à m’aimer, non d’un amour narcissique ou égocentrique (même si
la tentation était grande) mais d’un amour de bienveillance, de respect et de tolérance.
J’ai appris avec beaucoup de tâtonnements à me respecter en osant dire non quand je suis
confronté à des demandes qui ne correspondent pas à mes possibles ou à ma sensibilité.
J’ai appris avec enthousiasme que la beauté est partout, dans le vol d’un oiseau, comme dans
le geste d’un enfant pour tenter de capter le vol d’un papillon ou encore dans le sourire d’un
vieillard qui croise mon chemin.
J’ai appris patiemment que nul ne sait à l’avance la durée de vie d’un amour et que toute
relation amoureuse est une relation à risques. Des risques que j’ai pris.
J’ai appris douloureusement que je n’avais pas assez pris de temps pour regarder mes
enfants quand ils étaient enfants, que j’aurais dû savoir jouer et rire avec eux, plus souvent
et surtout chaque fois qu’ ils me sollicitaient ; que je n’avais pas su toujours les entendre
et les accueillir dans leurs attentes profondes et surtout que j’avais trop souvent confondu
mon amour pour eux avec quelques unes de mes peurs, tant je voulais le meilleur pour eux,
tant je désirais les protéger des risques (que j’imaginais) de la vie.
J’ai appris avec beaucoup de surprise que le temps s’accélérait en vieillissant et qu’il était
important non pas d’ajouter des années à la vie, mais de la vie aux années.
J’ai appris malgré moi que je savais beaucoup de choses avec ma tête et peu de choses avec
mon cœur.
J’ai appris que je pouvais oser demander, si je prenais le risque de la réponse de l’autre, aussi
frustrante ou décevante qu’elle puisse être, que je pouvais recevoir sans me sentir obligé de
rendre, que je pouvais donner sans envahir l’autre et refuser sans le blesser.
J’ai appris sans même le vouloir, que j’avais des besoins et qu’il ne fallait pas les confondre avec
des désirs.
J’ai appris avec soulagement que je pouvais désapprendre tout l’inutile dont je me suis encombré
pendant des années."
~~Jacques Salomé~~
Photographie A.M. Lorek
Epanouissement personnel. Renaissance. Bonheur.